L'art de Guiguet, fruit d'une vocation, est fait de pudeur, d'attention patiente et de minutie.
Très tôt, son métier, dégagé de l'enseignement académique dont il n'aura gardé que la discipline, reflète une calme simplicité, image de sa sensibilité.
Devant la nature dauphinoise, il retrouve l'effusion et le sentiment lumineux que Corot a su accorder dans ses paysages et, sans avoir les emportements techniques et esthétiques de Ravier, il parvient à peindre un monde limpide avec une ligne juste et mélodieuse qui est bien dans la tradition de l'Ecole française.
Ses modèles favoris sont choisis parmi ses proches -enfants et jeunes femmes de sa famille- qu'il sait si bien apprivoiser et qui motivent son idéal pictural. Il sait s'effacer devant eux et ainsi il parvient à une très grande vérité psychologique qui n'est jamais dénaturée par des positions esthétiques trop arrêtées, mais nous laisse apprécier une véritable musique poétique de l'âme.