Huile sur carton
57,7x45 cm
La lumière, intense, vient de derrière et illumine violemment le côté droit du visage du peintre, devenu un vieil homme. La main tient le pinceau elle reste sûre et précise. De l’autre main, ébauchée, nous voyons le pouce enfilé dans la palette et tenant d’autres pinceaux. Du tableau que le peintre est en train de peindre, nous ne voyons que l’arrête grise : le tableau est dans le tableau.
L’oeil est moins frondeur que dans son Autoportrait jeune mais, derrière ses lunettes, il garde
sa superbe. La barbe est blanche et floconneuse, en contraste avec le costume sombre et négligé.
L’ensemble se détache sur un fond travaillé mais indéfini – mur ou tapisserie – modulé comme
chez Bonnard : la stature du peintre n’en apparaît que plus massive.
En regardant avec intensité son image dans une glace, pour peindre son autoportrait,
François Guiguet regarde aussi le spectateur, il interroge et observe. L’autoportrait a toujours
fait du peintre un modèle privilégié, parce que toujours disponible et docile : en se peignant, le
peintre se cherche mais cherche aussi l’Humain.