publié le
dimanche 7 juin 2015
dans
Le Dauphiné Libéré
par
Clémént Berthet
Revel-Tourdan : une exposition rassemble les oeuvres du peintre originaire de Corbelin au château de Barbarin jusqu'au 28 juin.
Pouvait-on rêver d'un meilleur écrin qu'un château pour magnifier ses oeuvres ?
Même le regard de son autoportrait semble apprécier l'accrochage. Jusqu'au 28 juin, les oeuvres du peintre François Guiguet sont exposées au château de Barbarin à Revel-Tourdan : "C'est exceptionnel de pouvoir les présenter dans un tel lieu", explique avec le sourire Paule Guiguet, son arrière-petite-nièce et présidente de l'association François Guiguet.
"Il y a une volonté de transmettre l'oeuvre , de la faire connaître au plus grand nombre".
Plus qu'une simple rétrospective, cet évènement est d'abord le résultat d'une belle rencontre : "Il y a quelques années, lors d'une visite au château, nous avons fait la connaissance de Philippe Seigle, le propriétaire. Nous avons eu un coup de coeur", se souvient Paule.
Il faut dire que le maître des lieux sait magnifier les tableaux, qu'ils soient classiques ou contemporains : "Mon grand-père courait les salles des ventes pour acheter des oeuvres", dit-il. Perpétuer la tradition familiale, une philosophie qu'il partage avec Paule Guiguet. Ensemble, ils décident d'organiser une exposition autour du peintre de Corbelin : "Il y a une volonté de transmettre l'oeuvre, de la faire connaître au plus grand nombre", expliquent-ils.
Une fois l'idée émise, il restait à trouver le thème et à réunir les tableaux et dessins :"Nous avons choisi d'exposer les oeuvres qui évoquent l'enfance". François Guiguet a en effet souvent peint ses petits neveux et nièces lors de séjours en Nord-Isère. D'autres ont été réalisés à la suite de commandes de notables : "C'était la mode, à la fin du XIXème siècle", explique son arrière-petite-nièce. Autre point commun, la lumière. Les oeuvres selectionnées valorisent l'éclairage, très subtil, peint par Guiguet :"Il faut aller chercher la lumière", estime Philippe Seigle.
Quant à leur provenance, la plupart ont été prêtées par la maison Ravier de Morestel qui les conserve depuis 2010 (voir encadré).
D'autres tableaux ont été prêtés par des collectionneurs privés qui les ont acquis lors de ventes aux enchères :"On retrouve des oeuvres de Guiguet dans le monde entier", précise Philippe.
Pour Paule, cette exposition va donc permettre de valoriser le travail de ce peintre qui l'accompagne depuis son enfance :"J'ai toujours entendu parler de l'oncle François", se souvient-elle.
Un peintre dauphinois élève de Ravier
Son autoportrait, exposé au château de Barbarin, révèle toute la personnalité de Françpos Guiguet (1860-1937). Un artiste derein et déterminé.
Né à Corbelin, où il a passé toute son enfance, le peintre a débuté sa carrière aux côtés d'un autre Nord-Isérois, Auguste Ravier (1814-1895) qui devint son premier maître. Ce n'est donc pas un hasard si la plupart des oeuvres de Guiguet sont conservées à la Maison Ravier de Morestel depuis la fermeture du musée de Corbelin.
Il fait sa formation à l'école des Beaux-Arts de Paris avant de trouver un atelier à Montmartre, au Bateau-Lavoir, célèbre lieu artistique, où il a cotoyé degas et Gauguin.
Les oeuvres de ce portraitiste souvent proche des impressionnistes ont été exposées dans le monde entier, de la France aux Etats-Unis en passant par l'Allemagne et l'Angleterre.
Aujourd'hui, l'association François Guiguet perpétue sa mémoire, son oeuvre et a permis la restauration de nombreux tableaux et dessins.
C.B.
Le chiffre
20 000 C'est le nombre de dessins que François Guiguet a réalisé durant toute sa carrière.
Château de Barbarin : 22 ans de culture et de patrimoine
Il y a 22 ans, le château de Barbarin à Revel-Tourdan n'était qu'une ruine. Il avait été laissé à l'abandon par ses propriétaires.
Pourtant, quand Philippe Seigle a vu les lieux, il a tout de suite voulu acquérir le domaine. Trois ans plus tard, le château, datant du XIIème siècle retrouvait sa splendeur.
Une association "Gens de Barbarin", fut ensuite créée et propose de nombreux concerts, expositions et conférences.
Le château abrite aussi depuis 2006 l'atelier de facteur de clavecin de Françoise Rigal. Plusieurs de ces instruments décorent l'édifice et l'un d'eux a été utilisé pour le film "Marie-Antoinette" de Sofia Coppola.
C. B.